De nombreuses études scientifiques se sont penchées sur la qualité de l’air dans les espaces fermés, et notamment dans le cadre des espaces professionnels (bureaux, lieux publics, écoles, …). La plupart des législations nationales ont d’ailleurs intégré des critères sur la pollution de l’air intérieur, et sur les conditions de température et d’humidité optimales, en fonction du type d’activité des lieux et des caractèrisques de l’environnement intérieur. Ces critères sont souvent à la base de la définition et du réglage de la ventilation des lieux.
Pollution de l'air: extérieur et intérieur
La qualité de l’air extérieur est mesurée, par les autorités locales ou nationales, en différents points du territoire. On y mesure les différents constitutifs de la pollution de l’air extérieur:
Résultat de la combustion incomplète des composés carbonés. Ce gaz incolore et inodore est la cause de nombreuses intoxications domestiques, souvent mortelles.
Particules en suspension dans l’air, d’origine naturelle ou liée à l’activité humaine. On les catégorise en fonction de leur taille:
- les particules d’un diamètre aérodynamique supérieur à 10 micromètres sont retenues par les voies aériennes supérieures (nez, bouche)
- les PM10, particules dites « respirables »24, incluent les particules fines, très fines et ultrafines et peuvent pénétrer dans les bronches
- les PM2.5 incluent les particules très fines et ultrafines et pénètrent dans les alvéoles pulmonaires
- les PM1.0 incluent les particules ultrafines et peuvent passer la barrière alvéolo-capillaire.
On passe en moyenne 80% de son temps dans des lieux clos. Alors qu’on pourrait penser que la qualité de l’air intérieur est meilleure qu’à l’extérieur, c’est en fait tout le contraire !
La pollution de l'air intérieur et concentration en CO2
A la pollution de l’air extérieur emprisonnée à l”intérieur par un défaut de ventilation, vient s’ajouter toutes les sources internes de pollution de l’air, comme les vapeurs et fumées de cuisine, produits ménagers, peinture, cosmétiques, l’usage des imprimantes et autres machines, la poussière, l’éventuelle fumée de cigarette si vous êtes fumeurs, les bougies et bâtons d’encens…
Si le CO2 n’est pas, à proprement parlé, un polluant. Il est malgré tout dangereux à forte concentration. On estime qu’il est mortel à une concentration de 3% (ou 30.000 pm). Mais cette concentration est quasi impossible à atteindre.
De nombreuses études scientifiques ont montré que la mesure de la concentration en CO2, en intérieur, donnait une bonne approximation du niveau de pollution de l’air intérieur. C’est pour cela que la plupart des législateurs ont fixés les critères de pollution intérieure (et donc les règles de ventilation) en se basant sur la mesure de la concentration en CO2.
Manque de ventilation et Pollution air intérieur
Les conséquences d’une mauvaise qualité de l’air intérieur sont nombreuses:
- Perte de concentration
- Nausées
- Maux de tête
- Irritations nasales
- Difficultés à respirer
- Sècheresses dans la gorge
- Propagation des virus respiratoires
Dans le milieu professionnel, cela signifie PERTES de PRODUCTIVITE et AUGMENTATION de l’ABSENTEISME.
Au niveau Européen, une étude de 2011 (Promoting Actions for Indoor Healthy Air (IAIAQ), a montré que 2 millions de citoyens souffraient de maladies liées à une mauvaise qualité de l’air intérieur ! Selon une autre étude (AEE – Agence Européenne de l’Environnement), la pollution de l’air a causé la mort de 400.000 personnes en 2016.
Les Concentrations de CO2 en ppm (part par million)
La concentration en CO2 dans l’air ambiant se mesure en part par million. Dans l’air extérieur, le niveau se situe en général entre 350ppm et 500ppm, selon les endroits. On prend en général la valeur moyenne de 400 ppm. Jusqu’à 800 ppm, on considère que la qualité de l’air est bonne. Au delà de 1200 ppm, la qualité de l’air est considérée comme mauvaise.
Les réglementations nationales et locales, sur les niveaux de CO2 dans les locaux professionnels, peuvent varier. Mais en général, la recommandation est de garder une concentration en CO2 en dessous de 900 – 1000 ppm.
La présence humaine (respiration) est une des principales source de production de CO2 en intérieur. Il faut donc ventiler, d’autant plus fréquemment que le nombre de personnes est élevé, et que leur activité est intense.
Le risque de contamination au COVID19 (virus respiratoire) est d’autant plus grand, dans les espaces intérieurs, que la concentration en virus (la charge virale) est grande. Cette concentration augmentera avec le manque de ventilation régulière.
C’est la raison pour laquelle on peut utiliser la mesure de la concentration en CO2 pour estimer la qualité de la ventilation, et dès lors limiter le risque de contamination au COVID19 en espace clos.
La bonne combinaison Température - Humidité Relative
La température idéale dans un espace clos dépend évidemment du type d’activité s’y déroulant. Il ne faut pas la même température pour des personnes statiques, assises à un bureau, et du personnel en mouvement permanent. Il y a également des différences entre l’été et l’hiver. Il est important de bien définir la température de confort.
L'Humidité Relative en intérieur
Un air trop sec peut provoquer des irritations dans la gorge, et n’est pas bon pour les personnes allergiques. Par ailleurs, un air trop humide va favoriser les moisissures et le développement de champignons, qui vont ainsi également polluer l’air ambiant.
Le consensus scientifique et légal est de maintenir une humidité relative entre 40% et 70%.
40%
70%
Ventiler, Ventiler !
Une ventilation manuelle régulière des lieux, 3 à 5 fois par jour, été comme hiver, s’impose, si l’on ne dispoe pas d’une ventilation mécanique (qui renouvelle l’air). Ce n’est qu’en renouvelant l’air, qu’on peut limiter la pollution intérieure.
La fréquence de la ventilation dépendra évidemment de la dimension des lieux, du nombre d’occupants, et de leurs types d’activité et de la production en polluants inhérente au lieu concerné.
C’est dans ce cadre qu’il est recommandé de mesurer cette qualité de l’air en permanence, afin de s’assurer que les seuils fixés ne sont pas dépassés.
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